L'Etre Humain est au centre de cette approche.
La visée de l’approche humaniste concerne une réorganisation, dans les profondeurs du psychisme, des processus de pensée. Son action n’est pas immédiatement visible.
L’approche humaniste ne propose aucune garantie de réussite car elle considère le symptôme comme une mise en sens que doit s’approprier la personne afin d’accéder à une meilleure connaissance d’elle-même. Dans cette approche, la disparition du symptôme n’est qu’un bénéfice parmi d’autres résultant d’une réappropriation de soi.
Le concept de « non-directivité » a été progressivement élaboré par C. Rogers, à partir des années 30. Par la suite, du fait de déformations possibles, il l’a remplacé par la notion « d’attitude centrée sur la personne ».
Cette approche a été développée consécutivement à son éloignement des concepts psychanalytiques, de son point de vue trop centrés sur les notions de conflits sexuels et d’interprétation. Elle n’est pas à proprement parler une théorie dans la mesure où il l’a conçue au fur et à mesure de sa pratique en consultation d’enfants et d’adolescents. Son élaboration théorique s’est constituée au fil de sa pratique.
La non directivité, par opposition à la directivité (qui n’est pas à confondre avec l’influence ou la non influence) implique la participation de la personne au processus thérapeutique.
Cette approche s’étaye avant tout sur l’attitude du thérapeute vis-à-vis de son client, qui le considère comme foncièrement digne de confiance, autonome et responsable. Elle met la personne en position d’acteur, dans la mesure où nous considérons que la personne « sait » ce qui la trouble et quels sont les conflits psychologiques qui sous-tendent ces troubles. Nous considérons qu’elle peut par elle-même accéder à cette connaissance, pour peu qu’elle soit aidée dans ce sens.
L’idée centrale est de considérer que la personne en thérapie non directive est maître de sa propre évolution, en générale ainsi que dans le décours de sa thérapie. Elle part du principe qu’une personne peut résoudre ses propres conflits dans la mesure où le thérapeute centre son écoute, non pas sur une théorie de la personne, mais véritablement sur son expérience et son vécu, dans lequel le thérapeute doit savoir s’immerger.
Ainsi l’attitude du thérapeute consiste, non pas à diriger la personne vers ce qui lui apparaît pertinent qu’elle découvre sur elle-même, mais à l’accompagner pas à pas dans son élaboration et ses prises de consciences successives, dans le but de l’aider à réorganiser, selon ses propres objectifs, sa personnalité.
Il se donne pour objectif de mobiliser les forces de changement à la faveur d’une attitude d’écoute particulière, radicalement différente de l’écoute neutre, flottante et interprétative du psychanalyste.
La mise en œuvre d’une telle pratique suppose le suivi de principes essentiels qui fondent la démarche du thérapeute humaniste.
Ainsi il considère que :
- tout être humain a droit au respect, à une écoute sans jugement.
- tout être humain doué de sens et de raison a la capacité de ressentir et de comprendre la source de ses souffrances et de son trouble ;
- cette capacité globale de compréhension lui permet, s’il est aidé et soutenu dans sa démarche, de mobiliser les ressources nécessaires pour se réorganiser ;
- la capacité « d’auto organisation » ou « d’actualisation de sa spécificité » est inhérente à la condition humaine et participe d’un dynamisme vital par lequel tout être humain tend à actualiser son potentiel, c'est-à-dire à pourvoir à ses besoins et aspirations essentielles.